Proposer des viandes de qualité, facilement, et partout !
Valérie Imbert, éleveuse de vaches allaitantes à St Santin. Secrétaire générale de la FDSEA de l'Aveyron.
A la suite des Etats généraux de l’Alimentation, les différents acteurs de la filière viande bovine se sont entendus, à travers un « plan de filière » signé en décembre 2017, pour « encourager la consommation de viande bovine française en répondant aux attentes des consommateurs et en rémunérant équitablement chacun des acteurs de la filière », producteurs en premier lieu. Entre autres objectifs, ils s’étaient engagés, distributeurs en tête, à ce que les rayons de viande dans les supermarchés offrent au moins 40 % de viande sous label d’ici 5 ans, et le doublement de la présence de la viande de veau. Seulement à ce jour, comme il y a un an, la viande bovine sous label ne dépasse pas 3 % de l’offre des rayons de nos supermarchés !
Produire de la viande de qualité répond très précisément aux attentes des consommateurs. Et oui, les productions de qualité rémunèrent mieux les producteurs. Mais dans une ferme qui travaille selon les exigences d’un cahier des charges précis, complexe et concernant de multiples domaines (pratiques d’élevage, alimentation des animaux, environnement,…), tous les animaux produits ne sont pas aujourd’hui commercialisés avec la valorisation « Label Rouge ». Il faut veiller à ce que les éleveurs puissent commercialiser leur production avec l’estampille qualité, et le revenu qui va avec. C’est le sens du plan de filière d’Interbev. La viande de qualité, oui, doit être bien payée. Mais elle doit aussi être plus proposée, mieux mise en avant dans les linéaires de nos distributeurs, supermarchés, bouchers, restaurateurs,… Il est temps, maintenant, que les distributeurs tiennent leurs promesses et permettent aux consommateurs de trouver des produits de qualité, facilement, et partout !
Par la qualité des animaux actuellement élevés dans nos fermes, nous sommes sont déjà prêts à répondre à la demande des consommateurs. Les distributeurs sont-ils enfin prêts à faire une plus grande place aux viandes de qualité ?
Valérie Imbert