Adhérer

Adhérer à la FDSEA c'est avant tout lui donner les moyens de défendre notre métier d'agriculteur en étant représenté à tous les niveaux de décisions : local, départemental et national, et en pesant sur les orientations agricoles. L'adhésion syndicale vous ouvre l'accès à un accompagnement professionnel individualisé et gratuit : Pac, contrôles, déclarations, environnement, calamités...

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ETRE DEFENDUS TOUS LES JOURS

Depuis toujours nos syndicats FDSEA et JA défendent les paysans. Travail, volonté, constance, énergie et même obstination sont absolument nécessaires pour arriver à faire bouger les choses. Voici une rétrospective de plusieurs combats récents et majeurs : Le prix, le renouvellement des générations, la reconnaissance des actifs, le piémont et la PAC.

DES PRIX POUR VIVRE DE SON METIER

2014-2019 : 5 années de mobilisation permanente pour la prise en compte de nos coûts de production.

Le prix. Sujet prioritaire. Enjeu fondamental.

En 2014 et 2015, la conjoncture avait été particulièrement compliquée et avait abouti à un été 2015 explosif. Les mobilisations syndicales se multipliaient partout en France : blocages d’abattoirs, grandes surfaces envahies,… Rien qu’en Aveyron, 10 actions syndicales avaient participé à exercer une pression forte sur les distributeurs. En septembre, la FNSEA et les JA rassemblaient les paysans à Paris pour une manifestation nationale. Passé cette période intense, la pression a été maintenue sans relâche et jusqu’au lancement, été 2017, des Etats généraux de l’Alimentation au terme duquel le président Macron avait déclaré « Nous devons permettre aux agriculteurs de ne plus dépendre des aides et, pour cela, nous assurer qu’ils soient rémunérés au juste prix de leur travail ». Adoptée en novembre 2018, la Loi Alimentation entre en application progressive depuis le 1er janvier 2019 et apporte avec elle des avancées majeures : la prise en compte des coûts de production dans la construction des prix, la construction des prix à partir du prix producteur, jusqu'aux distributeurs, la lutte contre les pratiques déloyales de la grande distribution, le relèvement du seuil de vente à perte et la limitation des promotions. Désormais, l’interdiction des « prix abusivement bas » permettra à un juge de condamner des prix déconnectés de toute réalité économique. Même si l’on attend de constater les résultats de ces dispositifs dans le prix de nos productions, même si l’on ne doit pas se fier qu'à la bonne volonté qu’affichent les intermédiaires pour changer leurs pratiques, il faut reconnaître que cette loi est porteuse d’un changement significatif.

POUR LE RENOUVELLEMENT DES GENERATIONS D'AGRICULTEURS

L’installation de nouveaux agriculteurs est l’enjeu central des années à venir pour l’agriculture aveyronnaise. Les projets doivent se construire en tenant compte de la vie personnelle des jeunes et de son évolution. Afin de garantir des exploitations pérennes sur le territoire, les installations se doivent d’être viables économiquement et vivables. L’accompagnement à l’installation est le gage de cette viabilité. En effet, 97 % des jeunes installés avec l’accompagnement aidé sont toujours en activité après 5 ans. L’accompagnement à l’installation doit outiller les porteurs de projet, compléter leur formation afin de développer leur autonomie décisionnelle.

Sans transmission, point d’installations !

Une transmission d'exploitation cela s'anticipe et les futurs cédants doivent être sensibilisés et accompagnés. Nous devons nous soucier tant de conserver des exploitations transmissibles et productives que de diffuser une image positive de notre métier.

RECONNAîTRE CELLES ET CEUX QUI TRAVAILLENT

Désormais, toutes les femmes cheffes d’exploitations peuvent toucher, à l’égal des hommes, les soutiens PAC. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ça n’était pas le cas avant 2015 !

Du côté de la place des femmes en agriculture, nous voulons pointer cette avancée majeure. En mai 2013, lors de sa venue en Aveyron, nous avions pu expliquer à François Hollande l’injustice subie par ces conjointes qui travaillaient sur nos fermes sans bénéficier de la transparence PAC. Quelques mois après, en octobre 2013 lors de son discours de Cournon, ce dernier annoncait que les GAEC pourraient se faire entre époux et que les épouses pourraient toucher leur part d’aides PAC, sans que l’on sache encore réellement comment cela allait pouvoir être possible sur le plan juridique... Cette revendication, mainte fois renouvelée à tous les niveaux de décisions que compte la France, a fini par réellement aboutir en 2015 : le « principe de transparence » devient applicable. Depuis cette date en Aveyron et selon nos estimations, ce sont plus de 500 conjointes qui ont vu leurs soutiens « deuxième pilier » augmenter.

UNE PAC REEQUILIBREE POUR L’ELEVAGE ET LA MONTAGNE

2010-2019 : 9 années de mobilisation permanente sur la réforme de la PAC, qui aboutit aujourd’hui à une augmentation des soutiens de + 37 millions d’euros par an en Aveyron.

Après la réforme de 2009, appelée le « Bilan de santé de la PAC », notre mobilisation pour la réforme suivante s’est poursuivie dès 2010 avec l’accueil en Aveyron de Dacian Ciolos, alors commissaire européen à l’Agriculture, puis Michel Dantin, député européen. Et jusqu’au discours de Cournon en 2013, nous n’avons cessé de répéter nos demandes, de les expliquer, de les argumenter, de démontrer leur justesse et leur légitimité en utilisant tous les leviers possibles : Table ronde sur l’élevage en avril, F. Hollande à Rodez en mai, manifestation nationale pour l’élevage en juin à Paris, ministre de l’Agriculture en Aveyron en juillet et Appel de Tulle en septembre où l’ensemble des parlementaires du Massif Central avaient affiché leur soutien. Et cela a payé. Ce qui a été annoncé, le 2 octobre 2013 à Cournon par le Président de la République cochait toutes les cases des revendications aveyronnaises : revalorisation de l’ICHN, couplage maximum, surdotation des premiers hectares, reconnaissance des actifs et allongement de l’enveloppe de l’installation et de la modernisation.

Depuis toujours la FDSEA défend une agriculture diversifiée pour maintenir une activité humaine sur tout le territoire. Dans un contexte où tous les budgets publics se tendent, l'augmentation de l'enveloppe aveyronnaise s'explique par plusieurs aspects : D'abord car notre modèle d'agriculture, diversifiée, riche en actifs, d’une taille modérée (52 hectare par ferme en moyenne en Aveyron), qui maintient depuis toujours un équilibre entre valorisation et préservation des espaces naturels,… correspond aux attentes sociétales. Ensuite aussi, car nos arguments ont pu être portés et entendus là où il fallait : Portés par des responsables syndicaux fortement investis dans la défense de leur département ; Entendus car portant la voix d'un syndicat fort, rassemblant de nombreux adhérents qui leur donne les moyens d'agir et de peser.

Même si l'on est conscient qu'il existe une différence de situation entre les systèmes d'exploitation en Aveyron qui ne nous satisfait pas totalement, ce résultat est globalement très positif. Positif pour l’activité agricole évidemment. Mais positif aussi pour l’emploi et l’ensemble de l’économie aveyronnaise.

Pour la PAC à venir, l’Europe annonce déjà un budget à la baisse… La négociation ne fait que commencer. Il va falloir continuer à mobiliser tous les moyens possibles pour consolider nos récents acquis.

DES SOUTIENS MAINTENUS PARTOUT, MEME EN PIEMONT

2016-2018 : 2 années de mobilisation acharnée pour sauver de l’exclusion 1290 exploitations aveyronnaises de la zone défavorisée.

Il nous aura fallu 9 manifestations, barrages filtrants et cortèges de tracteurs, ajoutés à une mobilisation permanente aux niveaux régional et national pour aboutir à la réintégration des 8 communes aveyronnaises dans la zone défavorisée après quasi 2 années de bataille.

Le classement en zone défavorisée est important car il ouvre aux paysans l’accès à l’ICHN, « Indemnité Compensatoire du Handicap Naturel ». Aujourd’hui, l’ensemble du département est classé. L’ICHN est une mesure essentielle dans les zones de montagne et de piémont car dans ces zones, les éleveurs doivent faire face à des contraintes naturelles inhérentes : sols, climat, parcellaires plus ou moins morcelés, pente,… Dans ces zones, les agriculteurs n’ont pas d’autre choix que d’adapter leurs élevages à ces contraintes qui aboutissent à des coûts de production supérieurs pour une moindre productivité. L’Institut de l’Elevage a montré(1) que le surcoût en production bovin lait en zone de montagne est de 30 % par rapport à la plaine et de 20 % en bovin viande. Pourtant ces exploitations sont sur les mêmes marchés que toutes les autres.

En compensant le « handicap naturel », l’ICHN permet le maintien de l’élevage et des prairies qui favorisent la biodiversité et captent le carbone. Pour un éleveur, l’ICHN est aussi un soutien économique de poids : entre 8 000 et 11 000 € par an et par actif. Sans cela, c’est le salaire de l’éleveur qui disparaît.

1- J. SEEGERS, S. BROUARD – V et BELLET, « Ecarts géographiques des coûts de production en Bovins Lait, Bovins Viande, Ovins Viande » - Commission Montagne et zones défavorisées – 8 février 2012.

RASSEMBLER LES AGRICULTEURS

Et en plus de tout ça, de multiples acquis, moins visibles, nous ont mobilisés. Pour exemple : l'exclusion de l'ICHN du calcul du revenu imposable pour le micro-BA, la TICPE (taxe sur le GNR), la confirmation et l’extension du crédit d'impôt pour congés et remplacement (50% du coût, sur 14 jours et par exploitant)... Les calamités agricoles, pertes de fonds, pertes de récolte pour gel, orage ou sécheresse, selon les zones du département en 2013, 2014, 2015, 2017 et 2018. Mesures de trésoreries en 2015 et 2016 : MSA, FAC, « années blanches ». Epargne de précaution à partir de 2019,...

Les acquis sont une chose, mais ils ne sont pas éternels. Demain, il nous faudra continuer à défendre l'intérêt des agriculteurs et de notre territoire, dans les discussions avec nos partenaires, dans les négociations au sein des filières, dans les concertations avec les pouvoirs publics. Et notre poids, notre force, notre capacité de négociation, dépend d’abord de notre capacité à rassembler les agriculteurs.